La mystérieuse étymologie du caractère biang

Tenez, prenons le caractère le plus complexe de la langue chinoise : biang. Il faut une seule syllabe pour le prononcer, mais cinquante sept traits pour tracer les neuf clés qui le composent, à savoir : Tout à gauche, l'homme qui court ; Puis, à côté, en haut, le trou, en bas, le cœur, à gauche, la chair, à droite, le couteau ; Enfin, au centre, un petit mot, tout petit, au dessus d'un cheval à la longue longue... Agonie ? Et tout cela en un seul son ! N'est-ce pas merveilleux ? Espérant retrouver l'ordre secret de ces symboles, on croirait entrouvrir la porte de tous les mystères, deviner les tragédies mythiques... … La lente et longue agonie Du cheval assassiné, Exhalant à peine encore Une plainte à peine audible – Un poignard ayant creusé Au plus profond de sa chair, Une large plaie béante : Ayant foré son pauvre cœur, Voyez le lâche bourreau qui s’enfuit... Dire qu'il y aurait encore mille milliards de manières de le lire... Eh bien, nous croyons que l'objet le plus insignifiant de ce monde est lui-même habité par une semblable densité de signification ! Mais laissons de côté ces divagations, car voici la véritable origine, le véritable sens de notre mystérieux caractère : en réalité, ce sont des commerçants qui l'ont de toutes pièces inventé – pour désigner une moderne variété de nouilles.

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2 responses to “La mystérieuse étymologie du caractère biang

  • racbouni

    Ahah belle petite digression sur ce caractère que je ne connaissais pas, malgré trois années de pratique du chinois (simplifié). Parmi les caractères chinois simplifiés il me semble que » 爨 » (cuan) est considéré comme le plus long. A Taiwan il doit exister des caractères encore bien plus complexes,

    Merci à toi !

    • Langda

      Je suis tombé sur ce caractère par hasard, en cherchant une traduction de « aï » que tu avais mis sur ton blog : donc, merci à toi aussi ! J’ai fait 2 ans de chinois à la fac – mais j’ai oublié beaucoup de choses (dont l’élémentaire « aï »…).

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