L’Etrange apparition du lundi 4 avril, quelque peu exagérée sur la fin

Avril 2011

Lundi après midi,     que j'étais en retard V'là t'y pas qu'en sortant     d'une banlieue moderne Pour aller au boulot     sur un grand boulevard Tout orné de verdure     et de bâtiments ternes Une cane et ses poussins en file indienne qui traversent Ah ! Vroum Tralala Et ron et ri-dondaine Je pile et braque à droite Un autre file à gauche Me traite d'anacoluthe Et mille noms d'oiseaux S'envolent Du boulevard Au fil des paraboles Des chauffards Ah ! Vroum Tralala Et ri et ron-dondaine Mais cependant la cane Poursuit son impassible traversée Sans se bouleverser De ses poussins la file indienne S'allonge sur les voies Se serre sur les bandes blanches Tandis que les autos S'écrasent dans les plates-bandes

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9 responses to “L’Etrange apparition du lundi 4 avril, quelque peu exagérée sur la fin

  • Pivoine

    Très drôle ce poème. Merci

  • Désirée

    Moi un jour, mon moniteur d’auto-école m’a engueulé méchant parce que j’avais freiné sec pour ne pas écraser un chien. Le gars m’avait dit qu’on ne « s’arrête pas pour un chien ». Alors tu penses, pour une cane. Fut-elle suivi par ses canetons en file indienne….

    Sinon j’aime beaucoup ce poème, il est plein de gaité et c’est le printemps 🙂

    • Langda

      Quel salaud, ce mono ! Enfin, comme l’indique le titre, j’ai un peu modifié l’histoire : dans la réalité, j’ai bien vu, dans mon rétro, que les gens qui me suivaient avaient plutôt suivi le conseil de ton mono… Puisse cette brave famille de canards être encore en vie.
      Sinon, j’ai mis « poussins » parce que je n’aimais pas la sonorité de « canetons », et qu’il me semble que « poussins » peut désigner n’importe-quels bébés oiseaus tout pitits et tout jaunes, bien que « canetons » eût été plus juste en effet.

  • racbouni

    amusant, mais pour être honnête, je te sais capable d’encore mieux que cela : citius, altius, fortius mon cher langda !!


  • Oui j’approuve le mot de « poussin » qui est bien plus évocateurs de l’innocence, de la vulnérabilité. Même si on donne du « poussin » à un rugbymen de deux mètres et 120 kilos ^^

    Et ce poème me fait penser à du Prévert. Cette légèreté, cette gaité, ce soleil, on en a besoin, vraiment besoin. Et je trouve que c’est bien moins facile d’écrire en étant lucide, que le monde il est joli que d’y cracher dessus…

    Quand à mon mono de l’époque c’était un épais qui m’avait aussi affirmé sans honte aucune qu’il allait épouser une fille de sa communauté parce que (je cite) « les françaises ne valent rien ». Pas la peine de s’attarder sur de tels cons.

  • jean paul galibert

    Le titre est extraordinaire
    on pense à Woody allen
    du grand rien
    un petit
    peu

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