Archives de Tag: cigarette

La forêt
(dessin d’Isabelle Porta)

Cheveux virtuels. Des forêts d’fils pour âme. L’étincelle dans ses yeux c’est des faux contacts. Le ciel qui lui brûle dans les cernes c’est pas du maquillage. Elle a une plaque d’acier sur la joue gauche pour encaisser les claques. Le front qui rouille. Les lèvres bleues sans bleu à lèvres. Elle fume sans cigarette. Là elle s’est mise en pause. C’est pas une pute superficielle comme toutes les autres. C’est une intelligence artificielle. Son vagin c’est un tube. Elle a les lèvres bleues sans bleu à lèvres. Son cul c’est pas pour chier des vis qu’il a été conçu. Elle fume sans cigarette. Elle a une plaque d’acier sur la joue gauche pour encaisser les claques. Une tige de fonte dans l’os du nez pour bien les rendre. Le front qui rouille quand elle donne plus d’coups d’tête. Personne l’emmerde. C’est même pas une personne. Là elle s’est mise en pause. Elle pense pas elle se reprogramme. Elle copie-colle des lignes de code. C’est pas une pute superficielle comme toutes les autres. C’est une intelligence artificielle. Son vagin c’est un tube. Elle sait pas qui l’a fabriquée comme ça. Elle en a rien à foutre. Elle se doute qu’ils sont fous. Le ciel qui lui brûle dans les cernes c’est pas du maquillage. Elle pense donc elle se reprogramme. Dans son âme y’a surtout des tas d’fils qui s’emmêlent. L’amour est une forêt qu’elle commence à s’construire. Une forêt d’fils pour l’âme.

 


Fumeur d’air (méthode imaginaire pour arrêter)

la dépendance est surtout psychologique alors à chaque envie je roule une clope imaginaire je fais semblant de la fumer et je recrache de l’air

341Fumeur d'air


L’écume de mon cendrier

L'écume de mon cendrier




lung cancer cellsimage :  ce n’est pas le dernier Pollock, mais une photo de cellules cancéreuses du poumon prise ici

après avoir maudit Amélie Poulain j’ai regardé la bande-annonce  de l’Ecume des jours – adapté par Gondry et j’ai laissé ma caméra zoomer sur les filtres jaunâtres de  treize clopes écrabouillées au fond du cendrier treize cigarettes, semblables aux alvéoles  de mes pauvres poumons rabougris et tachés de goudrons je pense à ce cancer probable qui pousse  peut-être peut-être pas à deux pas de mon cœur comme la petite graine d’une sorte de nénuphar de Schrödinger visqueux, gluant et monstrueux cloué dans ma poitrine et je murmure  tout bas à cette  petite fleur de Chloé  n’existe surtout pas reste bien dans le monde  onirique des romans laisse-moi  fumer tranquillement  une quatorzième clope