12 bouts de toi
pour mon poêle à poèmes

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imprévisible flamme
c’est la forme de vie
la plus simple qui soit
elle se nourrit de bûches
elle inspire l’air expire du CO2
son sang de braise la guide
un peu n’importe comment

quand je pense
que mon cœur
a brûlé comme ça
que ma jeunesse
a flambé comme ça
que mes poumons
ont été dans cet état

catharsis
devant l’insert
j’ai bien pitié
de la braise
écarlate mais
ça caille

un principe existentiel de feu
pour tout organisme fumeur :
je flambe donc je fais de la suie
(je m’encrasse et je meurs)

que je tentasse une chirurgie plastique
à coups de masse et de scie électrique
fut vain car elle était trop dégueulasse
trente ans qu’elle fumait bûche sur bûche
et il fallut malheureusement tout défoncer
pour à la place poser un poêle moins moche

je fût
tu fumes
elle brûle
nous plumes
vous fumée
on hume l’air
(feu le verbe être
au passé simple)

tant de
bûches
si peu de
cendres

un tison pour télécommande
fascinés par la vitre de l’insert
qu’est-ce qu’on regarde chérie ?
on change de chêne ?

il fait légèrement froid au fond de ma salle à penser
si je mettais un bout de toi dans mon poêle à poèmes ?

arrête de brasser d’l’air
fais pas ta langue de bois
et r’tiens tes fumées noires
passque j’vas t’raviver la braise
j’vas t’ramoner un bon coup
comme chaque fois l’an
ma petite femme à poêle

poème à bois
ou poème
à granules ?

des tas de bûches
un brin de chaleur humaine
cumulonimbus d’illusions
pour des miettes de cendres
nos destinés en flammes
partent en fumée

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